la sirène du premier mercredi du mois
Je suis née en 1951 donc après la guerre mais mercredi j'ai écrit ce petit texte ,je vous le confie et j'aimerais que vous me disiez ce que vous en pensez..
Les sirènes
Premier mercredi du mois , je sors ma chienne pour qu'elle fasse ses petits besoins .Il est midi et la sirène se déclenche ,cela raisonne là haut sur ma colline. Toutà coup je fais un bond dans le temps et j'imagine la panique des personnes qui entendent cette sirène , qui cherchent frénétiquement un abri ,qui courent ,qui tombent ,qui hurlent peut être et qui entendent le moteur des avions dans le ciel ! Et la sirène pousse son deuxième hurlement lugubre ,combien de morts ,combien de blessés ,combien d'abris qui s'effondrent sur leurs occupants ? Troisième avertissement ,terrés au fond des caves avec femmes et enfants, chacun attend en tremblant que la vague de mort passe .Les bruits sourds des bombes qui explosent permettent de se faire une idée de l'endroit tombent les obus peut être n'y aura-t-il plus de maison ,plus de rue ,plus rien que des débris fumants! Quatrième appel ,la tension monte ,dehors l'enfer, dans les abris un silence de mort entrecoupé par les pleurs des bébés et le bruit des respirations ,personne ne regarde personne ,certains ont les yeux dans le vide ,d'autres regardent sans le voir la voûte de la cave ! Cinquième alarme, que deviennent les autres ,ceux qui n'ont pas pu trouver un abri ,où sont ils ? Les reverrons- nous et le hurlement décroît et se tait ,il reste le silence qui me ramène sur ma terrasse !
Pas d'avion ,pas de bombardement mais un drôle de sentiment, comme si j'avais vécu ces moments là ! Trop vu de films de guerre?Trop entendu parler les « anciens « qui étaient alors les grands parents et ma mère qui avait 14 ans et qui avait connu cela ! Une part de sa mémoire venue se loger dans ma mémoire ? Je ne sais pas ! Il fait froid ,je rentre chez moi mais l'impression ,elle ,ne part pas alors pour la conjurer ,je la couche sur le papier .
J'ai passé mon enfance à Dunkerque qui avait été lourdement touchée par les bombardements . Dans les classes il y avait des affiches avec les bombes et autres armes qui pouvaient encore se trouver dans le sol . Je me souviens d'histoires de jeunes blessés par ces armements avec lesquels ils avaient joué, insouciants comme beaucoup de jeunes !
J'ai repris mes crayons mais je n'ai pas encore sorti les pinceaux ,je suis toujours assez fatiguée il m'arrive parfois de me lever et de dire que je suis fatiguée sans même m'en apercevoir ,c'est comme un soupir ,mon hémochromatose y est sans doute pour beaucoup et puis aussi le temps qui passe!
Ici 15 cm de neige et du verglas ,il fait froid et la cheminée a du mal à réchauffer l'appartement par contre beaucoup de cendres et de poussière partout et la fumée m'irrite la gorge donc je toussote !
Gros bisous et prenez bien soin de vous!